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Affichage des articles du 2025

Éloge de la Mama Africaine

Elle est dans le bus, d'un bandana rouge coiffée, hiver comme été. Son marmot, sorti du bois deux ans plus tôt, siège dans le creux de son dos. Il a un foulard pour seul maintien.  Viennent de naître deux petits frère et soeur : bonheur (ou malheur) ! ils sont arrivés en même temps.  En attendant, la Mama veille sur ses trois mouflets, et sur son kilo de fruits et de légumes, savamment niché dans la cale de la poussette.  Cette même poussette que pas un gogo, détenteur d'un passe navigo, ne daigne soulever pour cette Madame, aux simples fins qu'elle gravisse les quatre grosses marches qui la séparent du trottoir et de l'habitacle du bus. Certes, ces engins sont tels qu'on ne sait si l'on entre dans un Jumbo jet ou dans une foutue fusée Space X, mais mon coco... fais un effort !  Enculé, avec ton casque Marshall à 25 euros, tu es assourdi par un son qui sature dès 25 décibels. Tu es une sous-merde encapuchonnée avec toujours un peu tabac qui traine au fond de la ...

Dix bonnes raisons pour lesquelles la proposition de loi relative au "droit à l'aide à mourir" est une véritable abomination juridique

1/ Le titre seul de la loi est merdique Est proposé un "droit à l'aide", ce qui est une tautologie qui meurtrit le langage. Soit on bénéficie d'un droit, soit d'une aide. Le droit est la liberté que l'on accorde ; l'aide est la modalité d'exercice de cette liberté.  Mais votre gouvernement vous prend tellement pour des billes qu'il tente de vous présenter   ce faux progrès comme une faveur. D'ailleurs, comment peut-on prétendre aider l'autre en lui proposant d'abréger sa vie ? 2/ Le choix de l'heure du décès est une illusion Vous n'avez pas beaucoup de temps, et moi non plus. Alors allons à l'essentiel. Une personne peut demander l'aide à mourir (sic), aux conditions particulièrement confuses  de :  « 3° Être atteinte d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale ;  « 4° Présenter une souffrance physique ou psychologique liée à cette affection...

N’enseignez pas en fac de droit (hors Paris intra-muros et quelques classes de province)

N'enseignez pas en fac de droit. Vous ne croiserez le regard que de 2 à 3 intelligences, tandis que vous ferez face à 25 merlans qui semblent implorer que vous les remettiez dans l'eau. Vous ferez face à de fantastiques paresseux, qui ne rêveront, tout le cours durant, que de regagner leur branche, soit que ces marsupiaux sont las de leur existence, à cause du nihilisme propagé par les écrans ; soit qu'ils sont trop peu lettrés pour comprendre au moins 9 mots sur 10 d'une phrase correctement construite. C'est cela, enseigner en fac de droit, du moins en première année : c'est une pénible mission d'alphabétisation. Alors on aimerait s'enchainer à la grille du portail de l'université, gardé par un agent de sécurité très peu sécurisant, pour militer pour une réforme de l'entrée en licence de droit : contrôle de lecture et de compréhension du français, et obligation de suivre des cours de remise à niveau en cas d'échec.  Exactement comme il y a 1...

Sus aux nouveaux riches ! Contre la décadence des abrutis aux goûts incertains

Impie celui qui comble du vide avec du vide ! Le nouveau riche veut briller par la matière, faute de le pouvoir par son esprit.  Collections de produits de luxe, de sacs, de bijoux, de montres… ; et étalage de ses voyages sont ses deux vices. Il aime les montres, mais il n’est pas passionné. Il aime voyager, mais il ne va jamais très loin. L’Espagne qu’il chérit tant est à son image : de mauvais goût, au rabais et facile. Autre preuve que son goût n’est pas très développé : il n’est pas choqué par les nuques longues, et les pantalons Delaveine qu’on n’oserait pas même porter au chantier. Ou bien il part à Dubaï, cité artificielle ; et quand il revient en France, c’est pour boursicoter, ne sachant pas faire un usage noble de ses deniers. Pourquoi n’investit-il pas dans la pierre et dans la charité ? Parce qu’il n’a aucune notion de l’éternité. Pourquoi ne va-t-il pas à la rencontre des cités antiques ? Parce qu’il n’a aucune conscience de son humanité. Il vénère l’argent, et se pens...

« Au nom de la mère » , un premier livre subversif et viscéral

C'est un livre qui commence par l’importance d’avoir un papa et une maman. C'est l’histoire d’une étudiante en droit, née d’un homme (à femmes), et d'une femme très belle (mais très pauvre). Et cette étudiante, cette fille sans père, va produire un tout premier livre qui balance sur  le trafic d'influence et sur  les vilénies d'un magistrat, marié et versaillais. C'est la mise au pilori, la crucifixion sans ascension de ce Dom Juan, à une époque où ce statut fascinait encore. Entre pranks et french spirit Dans cet ouvrage qui envoie du foin, l’homme est une raclure de bidet et un lâche incapable de garder son zizou dans son épouse. C'est le portrait d'une crevure en cravate Hermès, qui menaça de mort celle qu’il engrossa, et qui s’abaissa même à faire couper l’électricité de son logement, en ayant demandé la résiliation du contrat d’énergie… avec son propre numéro. Bardé de tous ses diplômes, le juge se fit crâmer comme un adolescent qui rata son prank ...

Ne l’appelez pas « Bergoglio »

Le Pape François est mort. Il a été rappelé un lundi 21 avril, le lendemain de la célébration de la résurrection du Christ. Certains y verront le signe du renouveau de l’Église, laquelle devrait tendre vers plus de tradition ; et ceux-là comptent parmi les mécontents du pontificat de François, et se rangent dans le camp des conservateurs. D’autres verront dans ce signe une proximité évidente et fort justifiée entre Jésus et François, qui admit dans son testament avoir grandement souffert lors de ses derniers jours. Ces derniers comptent, non parmi les idolâtres du dernier Pape (ce qui serait théologiquement un non sens), mais parmi les optimistes et les compatissants. Car, comment reprocher au Pape François d’avoir ouvert la communion aux personnes en situation de concubinage, ou d’avoir béni des couples homosexuels ? C’est condamner celui qui bénit l’amour, plutôt que de bénir celui qui condamne. Comment reprocher  au Pape François d'avoir restreint les messes tridentines, les fam...

L’amour mérite d’être vécu

Comment être heureux ? demande l’autre.  D’abord, si tu poses cette question, c’est parce que tu es malheureux.  Alors identifie d’abord les causes de ton malheur.  Il peut s’agir d’une hygiène de vie de pourceau, d ’une bonne femme, d’une activité professionnelle  hautement bullshit … Et si ta conjugalité ne convient pas, la raison en est que ta conjointe ne te convient pas. Tu as épousé un vagin au lieu d’un esprit, et te voilà meilleur amant que conjoint. Mais as-tu songé à tomber profondément amoureux, et à prendre le temps de l’être ? La vérité veut que tu admettes que tu t’es compromis. Tu as rogné sur tes valeurs. Tu as accepté une relation bas de gamme, tirée du rayon « anti-gaspi » de Monoprix.  Tu as préféré une distraction à une âme qui a conscience de son éternité et qui sait qu’être aimé profondément est la plus belle des grâces.  Mieux encore, elle en aurait tellement conscience… qu’elle t’aimerait en retour, et donnerait tout pour cet amour. ...

La mort mérite d'être vécue

La mort n'est pas un sujet qui intéresse beaucoup les modernes.  Trop terre à terre pour les éternels distraits. Trop sérieux pour les immatures.  La mort n'est qu'un personnage effrayant dans un film d'Ingmar Bergman, ou une épice qui donne du piquant à une fiction.  Mais entre le moment où tu bûches un partiel à la fac, et celui où tu balances de l'eau bénite sur la boite en bois de ton meilleur pote, il n'y a qu'un pas.  Aussi reconnait-on ceux qui ont vraiment vécu de ceux qui n'ont pas vécu. Les mécaniques cérébrales sont très différentes.  Pire encore, il y a ceux qui assument à fond leur misanthropie, et ceux qui se forcent à être aimables avec tout le monde. Ceux qui se disent "pourquoi ce vieux con avec son déambulateur continue de circuler sur mon trottoir en creusant le trou de la sécu, alors que l'un des meilleurs d'entre-nous n'a même pas eu le temps de percevoir un euro de retraite ?" ; et il y a ceux qui s'enfonc...

David Lynch ; ou l'obsession pour la vérité (...et on le remercie d'occuper nos esprits vides)

Tu penses matter un film de Lynch pour passer un bon moment ? Passe ton chemin ! Ce n'est pas toi qui regardes le film, mais c'est le film qui te regarde. Des films qui, d'ailleurs, ont pour point de parler de dépression nerveuse.  Quelques précisions. En général... ....le métrage s'ouvre : - par une chose horrible (l'homicide dans Wild at Heart) ; - dans une anxiété profonde, comme celle du personnage principal angoissé par le poids des responsabilités familiales (Eraserhead, ou l'importance du contraceptif) : - par une passion amoureuse qui dévore (Lost Highway, ou l'importance d'avoir une femme belle, mais pas trop...) ; - ou par une félicité onirique, (Mulholland Drive et la jeune actrice qui découvre Hollywood, ébahie) ou un rêve enchanteur (Inland Empire et la jeune femme Polonaise qui rêve sa vie d'actrice hollywoodienne). Autant de films sur la dépression nerveuse, une  fatigue de l'esprit, de laquelle l'on ne sort que de deux manière...