La mort mérite d'être vécue
La mort n'est pas un sujet qui intéresse beaucoup les modernes. Trop terre à terre pour les éternels distraits. Trop sérieux pour les immatures. La mort n'est qu'un personnage effrayant dans un film d'Ingmar Bergman, ou une épice qui donne du piquant à une fiction. Mais entre le moment où tu bûches un partiel à la fac, et celui où tu balances de l'eau bénite sur la boite en bois de ton meilleur pote, il n'y a qu'un pas. Aussi reconnait-on ceux qui ont vraiment vécu de ceux qui n'ont pas vécu. Les mécaniques cérébrales sont très différentes. Pire encore, il y a ceux qui assument à fond leur misanthropie, et ceux qui se forcent à être aimables avec tout le monde. Ceux qui se disent "pourquoi ce vieux con avec son déambulateur continue de circuler sur mon trottoir en creusant le trou de la sécu, alors que l'un des meilleurs d'entre-nous n'a même pas eu le temps de percevoir un euro de retraite ?" ; et ceux qui s'enfoncent dan...