Ralentir le temps
« Le temps passe beaucoup trop vite ! », ou la grande phrase de l’adulte qui de sa montre est le captif. Cette victime de son temps est torpillée par son besoin d’attraper son train, remplir sa feuille d’impôt avant minuit, répondre aux sollicitations digitales de ses 30 millions d’amis... Quelle malédiction !
Quelques techniques existent toutefois pour éviter à vos dorsaux le fouet d'un système qui vous pousse sans cesse au lucre et à la cupidité.
Donc, ci-après, trois conseils (seulement) finissant sur de la bonne vieille philosophie néo-stoïcienne allemande. Autant dire que l'on est bien loin du copywriting de Linkedin...
1/ Marcher et embrasser la dissidence authentique
Dernière de nos libertés : mettre un pied devant l’autre sans but particulier. Et pour être dissident : marchez lentement ! La marche stimule le flux de pensées, tout en le ralentissant et l’organisant. Marcher nous donne la sensation d’être libre et guidé, lorsque l’on se sent asservi et égaré. Fouler le sol, c'est renouer avec le loisir favori de nos ancêtres. Alors y renoncer pour le monocycle ou la trottinette, c’est se réserver une place spéciale en enfer, sans possibilité de purgatoire.
2/ Ne s’enfermer point dans les choses de l’esprit
La société actuelle vous débecte et sa psychopathie avec elle. Problème : votre réclusion vous mena cependant à la schizoïdie. Partant, les relations humaines ne vous intéressent pas tellement, alors vous... travaillez. Énormément. Vous écrivez, dessinez, peignez, lisez... Mais en vérité, votre goût pour la transcendance vous fait passer à côté de votre vie. Certes, le démiurge s’évite tous les futilités et régressions, mais l'attirance sexuelle, une discussion banale, un plaisir coupable contribuent à sa préservation. La vie est parfois plus drôle dans la caverne de Platon.
Par définition, le dégénéré s'éloigne de la genèse. Il pense vivre sous ses propres dogmes, alors que c'est la société qui les lui a soufflés. Ainsi, il n'est pas bien sain de lutter contre le sommeil pour veiller devant un écran, petit ou grand. Or, se lever tôt permet, sans grande surprise, de jouir de journées bien plus longues, et de capter l'énergie de la lumière naturelle. Plus on envisage d'accomplir de tâches, plus les journées paressent longues. "Quand on a beaucoup de choses à y mettre, la journée a cent poches." dit Nietzsche (Humain trop humain, par. 529). Alors que fuit l'oiseau de nuit ? Le bruit ? Les autres ? Ou lui-même ?
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