Le véritable éloge de la Folie
Le véritable éloge de la Folie n’est pas dans le brulot d’Érasme.
L’Hollandais n’a fait que se servir de la dé-raison pour pondre un traité de morale chrétienne plus ou moins subversif.
Subversif puisqu’il s’en prend aux ecclésiastiques ; moins subversif, quand il attaque les faux dévots, ces petits clercs décadents qui profitent de la protection de leur statut. En somme, c’est le procès de Tartuffe.
Le véritable éloge de la Folie consiste plutôt à honorer le Marquis de Sade et les génocidaires, puisqu’ils nous ont montré ce que de pire l’humain peut faire (quoique l’on soit tous les jours surpris). La belle folie, c’est celle de Nerval qui se perd entre la vita nuova de Dante et le souvenir de l’être aimé, finissant de danser avec les élohims au commencement des temps. C’est tout homme qui mélange ses sens, qui voit avec ses oreilles et entend avec ses papilles. C’est voir des couleurs qui n’existent pas dans des formes impossibles. Tant de mouvements imprévus et imprévibles où l’où perçoit les gestes des choses immobiles.
Au rang de la folie qui est digne d’éloge, nous trouvons aussi le fou qui trouve raison de rire dans chaque chose, dans chaque mot, dans chaque drame. La lourdeur protocolaire est hilarante et l’hypocrisie bienséante prête à sourire.
Plus sombre est le dément qui veut à la fois le bien et mal, et qui fait plus souvent le mal en voulait faire le bien. C’est le socialiste pétri de bonnes intentions et c’est le nationaliste inquiet. Deux courants extrêmes qui détruisent l’existant… mais qui est juge des convenances ?
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