Ne l’appelez pas « Bergoglio »

Le Pape François est mort.

Il a été rappelé un lundi 21 avril, le lendemain de la célébration de la résurrection du Christ.

Certains y verront le signe du renouveau de l’Église, laquelle devrait tendre vers plus de tradition ; et ceux-là comptent parmi les mécontents du pontificat de François, et se rangent dans le camp des conservateurs.

D’autres verront dans ce signe une proximité évidente et fort justifiée entre Jésus et François, qui admit dans son testament avoir grandement souffert lors de ses derniers jours.

Ces derniers comptent, non parmi les idolâtres du dernier Pape (ce qui serait théologiquement un non sens), mais parmi les optimistes et les compatissants.

Car, comment reprocher au Pape François d’avoir ouvert la communion aux personnes en situation de concubinage, ou d’avoir béni des couples homosexuels ? C’est condamner celui qui bénit l’amour, plutôt que de bénir celui qui condamne. Comment reprocher au Pape François d'avoir restreint les messes tridentines, les fameuses "messes en latin", pour attirer les fidèles ? Cet acte fut son oeuvre contre le sectarisme.

François a fait le nécessaire pour éviter que l'Église soit davantage honnie dans une époque aux moeurs délurées. 

François s'est adapté. 

Il s'est adapté à vous, aux laïques, aux acculturés et aux droitards hypocrites, jouisseurs, ultra-sédentaires et incultes.

Il s'est adapté à son époque, où l'Église a été caricaturée pour ses rites, et où elle a subi l'opprobre d'avoir volé l'innocence d'enfants ; ou le pire de tous les crimes. Malgré cela, malgré ses attaques aussi puissantes que violentes, l'Église a tenu.

Ainsi, François a été intelligent et juste, en amenant l'Église universelle, celle qui dit que tout le monde sera sauvé, menée par un Pape qui se fait homme et qui dit "Qui suis-je pour juger ?"

Donc les "sédévacantistes" sont des schismatiques, des fauteurs de troubles qui affaiblissent l'Église parce qu'au fond, ceux-là se contemplent eux-mêmes sur le trône. Ils sont curés, évêques ou cardinaux, et ils se voient à la tête d'une "Église de combat". Mais une telle église ne peut-être qu'une église combattue et combattue par les laïcs, les égocentriques et les matérialistes. Une telle église commettrait la grande erreur de croiser le fer avec l'Islam, dont la force réside dans son nombre de fidèles, plus que dans son unité doctrinale. Et c'est parce que l'Église est solide doctrinalement qu'elle peut vaincre sans
 combattre.

Ceci, François l'avait compris et a initié un dialogue interreligieux, prenant acte, avec des imams, que la diversité des religions est voulue par Dieu. Et ce dialogue est parfaitement conforme à cette grande communauté des racines abrahamiques qui lient les trois religions monothéistes.

Alors, que les schismatiques examinent bien leurs consciences et interrogent leur logique ; qu'ils cessent de faire de la politique pour se sentir aimés des hommes et qu'ils se gardent bien d'appeler le Pape qui sauva l'Église catholique : "Bergoglio".





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