Le fardeau des Chrysalides
Enfermés dans une étreinte naturelle, quelques vivants ne peuvent se déplacer, ni se nourrir. Ils luttent éperdument dans l'espoir d'un lendemain plus clair, mais sans savoir que leurs efforts seront misérablement couronnés. Bonne mère, la Nature dénouera ce sombre cycle par un don, celui de la qualité de larve. D'une demeure tristement immobile, ces êtres pourront glorieusement ramper. Le cycle du chancellement commencera, et ainsi une lutte constante pour la subsistance. Le labeur sera si pénible qu'ils regretteront avec une rage étouffante leurs entraves d'antan. Puis éreintés, ils finiront par maudire la Nature pour leur calvaire, et certains se laisseront mourir de faim à force de lamentations ; tandis que d'autres s'accoutumeront et endureront leurs supplices dans une lasse abnégation. Alors à la fin de ce cycle, lorsque la douleur sera à son point culminant, quelques-uns revêtiront ce que la Nature créa pour qu’ils puissent s'élever à son nectar. Tel est le sort des espèces galeuses. Une existence consacrée à la peine triomphant d'une joie céleste atrocement éphémère.
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