Daniel Day-Lewis ; ou comment se donner à son art
Sachez-le, dans ce monde de hyènes et de rats rayés, il est un homme excellent, et si terriblement doué que ses congénères baissent la tête quand il entre dans la pièce. Sur le cercle très fermé des acteurs, il plane, il vient, il entre, et ressort - toujours en riant parce qu’il aura baissé le froc de tout le monde. Cet homme fait de chair et d’éther, c’est Daniel Day-Lewis. Certes, ce britannique a la tête de Monsieur Tout-le-monde, mais c’est précisément ce qui lui permet de jouer n’importe qui : du démon Irlandais, qui découpe des humains pour le loisir ; au péteux inoffensif, dont l’accent cockney trahit 7 générations de cul-serrés pour qui « agios » est un country club de Brighton. L’acteur incarne tant son personnage qu’à sa mort, il sera canonisé saint patron de sa profession. Pour lui, chaque projet est un pacte faustien. Il perd un morceau d’âme après chaque tournage. Il est son personnage. Il y croit. Donc nous aussi on y croit. C’est une force de volonté qui se situe entre