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Affichage des articles du décembre, 2021

La vérité sur les Rolling Stones et cette erreur historique qu'est Mick Jagger

  C'est en écoutant pour la centième fois l'album Music From "Lil Brown" d'Africa, tout juste remasterisé, qu'une vérité m'a frappé comme le poids lourd dézingue le chevreuil sur une autoroute dans le sens de Narbonne. Cette vérité est qu'aucun groupe, aucun artiste n'a été autant repris que les Rolling Stones.       " Paint it, Black ?" La version d'Africa surpasse de loin l'originale, parce qu'elle traduit génialement la sauvagerie de celui qui voit tout en noir, et qui veut voir tout en noir.      " Gimme Shelter ?" Sur l'enclume de la fin des temps, Merry Clayton envoie beaucoup d'énergie pour exprimer la puissance d'un désespoir né d'un premier état d'impuissance.    "( I Can't Get No) Satisfaction ?" Otis Redding, c'est au bas trois mégatonnes de testostérone qui collent à des paroles qui pestent contre la lourdeur de l'existence.   " Jumpin' Jack Flash ?"

Eyes Wide Shut, une tragédie plus vraie que la réalité

Avant de casser sa pipe, Kubrick nous a offert le plus beau des films érotiques.  Eyes Wide Shut.  C’est l’histoire du gentil Docteur Bill Harford. Tellement joli qu’il se fait draguer par deux mannequins de luxe, en même temps, et lors de la même soirée. Tellement bon médecin de famille qu’il ne rend pas le baiser d’une charmante patiente, éprise pour lui d’une passion dévorante. Tellement adorable qu’il paye une prostituée après lui fait un seul bisou.  Devant la tentation de la chair, il est comme un diabétique dans une confiserie. Mais il a un garde-fou mental : le mariage.  Sa foi dans la morale maritale est si grande qu’il s'imagine à l'ombre de la concupiscence adultérine. Il pense qu'une simple paire d'alliances le préservera de la lassitude de son épouse. Quelle méprise. Lorsque sous l’emprise de la sainte ganja, sa femme lui révélera qu’elle aurait aimé jouer à Touché-Coulé avec un Marine G.I, c’est tout son monde qui s’écroule. Ses perceptions s’étiolent peu

Le protagoniste d’Orange mécanique, cette vermine qui vous fascine

Un soir, vous êtes tranquillement assis dans votre salon à mener votre petite activité dominicale. Puis soudain, on tambourine à votre porte : "M'sieur, s'il vous plait, notre ami est très mal en point". Vous envoyez alors votre moitié voir ce qui se passe, puis vous entendez un énorme fracas. Voilà que quatre ou cinq gonzes, tous déguisés en sorte de troubadours vénitiens, envahissent avec des cris de Cheyenne votre salon si joliment meublé. Est-ce les Chevaliers de l'Apocalypse ? Un Halloween improvisé ? Une mauvaise blague ? Vous n'avez pas le temps d'ergoter, car rapidement vous prenez un bon coup de sabot dans la mâchoire, et vous basculez et roulez brusquement vers l'arrière. Votre dos prend alors une courbure bien peu naturelle, et vos pauvres vertèbres risquent de s'en souvenir toute leur vie. Le souffle est coupé. Mais vous n'avez pas le temps de vous plaindre. On vous étreint vigoureusement sur le flanc, vous glisse une balle dans la

Écrire la chanson parfaite

Comment écrire une chanson faite de la matière des étoiles ? J'appelle chanson sublime celle que l'on retient sans effort, et entièrement. Pas seulement le refrain. Cette considération n'est jamais que subjective, mais la chanson parfaitement géniale, ou génialement parfaite, est une oeuvre du coeur, elle reflète un état d'âme traduit par le verbe ; ou bien elle raconte tout juste une histoire alliant remarquablement densité et simplicité.       P our ce qui va suivre, on risque à tort de déceler une certaine anglomanie. Car certes, les titres qui m'épatent viennent essentiellement d'outre-Atlantique et d'outre-Manche.      Et ce, pour deux raisons.      La première raison est qu'un pur talent artistique a été façonné en ces terres, notamment, par un certain brassage de cultures, dont les causes sont bien évidemment tragiques, et qui mêle la rythmique et la puissance africaines à la sensibilité et au romantisme européen. Le cantateur vous courtise alors

L’Empire de la vérité

Dans une galaxie lointaine, très lointaine...      « Tu as des nouvelles des terriens ? Ils se pensent seuls ces cons... ». Traduit du centaurien. Histoires vraies. Quelque part dans l’Alpha du Centaure, la belle Lyr et le bon Tor se voient pour leur premier rendez-vous galant dans une sorte d’Amorino alien. Tor (se réchauffant les deux mains avec son gobelet). - Alors, ce chocolat chaud ? Lyr (remuant lentement sa cuillère dans le gobelet) . - Bof. Zéro goût. Tor (redressant son torse saillant) . - Ah ! Les fumiers. Ces bâtards vont me niquer mon rencard ! (Rires gênés). Lyr. - Oh mais t'inquiète ! T'as encore toutes tes chances. Je suis pas là pour la boisson, mais pour... Tor (coupant). - OKAY ! Ça me rassure ! J’étais pas serein et j'le suis encore pas tout à fait, j'avoue...  (Petit rire gêné) . Mais regarde autour de toi (les deux mains en l'air) , regarde cette putain de déco ! (Les bras pointant vers les murs). Ils ont même pris des serveuses avec un pe