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Affichage des articles du novembre, 2020

L'école de la République, ce désastre institutionnel

     L'Éducation nationale est une vraie armée d’automates et de barbares du quotidien. Son pouvoir est considérable, car elle te place d’une manière pavlovienne dans la filière qui reproduit ta classe sociale. En effet, la faible science de la sociologie, comme toute horloge cassée, a parfois raison.  Fils d'ouvriers tu es, ouvrier tu seras. Tes petits camarades auront beau avoir les mêmes notes que toi, tu ne pourras pas déjouer le déterminisme, quand bien même ta plume est meilleure que celles de vingt de tes camardes réunis.  Comment la sélection est faite ? Comme dans une procédure d'enquête policière : des agents publics prendront attache avec tes parents, puis leur parleront de tes difficultés en les embobinant avec des termes techniques, ensuite une figure d’autorité, que dis-je, un une sommité ! entrera en scène.  Un conseiller d'orientation interviendra pour te trouver une place dans la société. Que deviendrais-tu sans ses précieux conseils ? Donc un beau jour

Tous exposés à la garde-à-vue (et plus si affinités)

     Le terrible Babylone revient, et elle n'est pas très contente. Cette fois, Midas de Phrygie ne change plus le sable en or mais l'infraction en délit. Et il ne s'agit pas de sanctionner le marchand de mort de la rue (comme le trafiquant de drogue), ni même celui de la route (tel que le chauffard ou l'ivrogne) mais... le passant. En effet,  La dissimulation du visage sur la voie publique  était déjà passible d'amende (loi "anti-burka" du 11 octobre 2010). Maintenant, ce fait est puni d'un an de prison,  si commis lors d'une manifestation  (loi "anti-casseurs" du 10 avril 2019). Or, un délit pénal est une qualification pénale autrement plus grave que la contravention, mais beaucoup moins que le crime. L'enjeu majeur ? Donner le pouvoir aux policiers d'interpeller  et d'enfermer un prévenu , souvent en faisant usage un "légitime" de la force (ici par légitime , on n'entend pas forcément justifié , mais permis pa

Honorer plutôt que détester

De tous les préceptes, celui-ci est sans doute le plus difficile à tenir.  Dans une société hautement concurrentielle,  mercantile, et  prédatrice, les femmes et les hommes se détestent pour un rien. Cela est d'autant plus visible sur les réseaux sociaux : ils se honnissent, se haïssent avec une sincérité déconcertante. Entre les divergences d'opinions, de goûts ou les critiques immodérées, le conflit acharné n'est jamais loin. Étrange, parce que l’on remarque les gens sont étonnamment semblables grâce aux réseaux sociaux, avec les mêmes doutes, les mêmes craintes, et les mêmes attentes. Mais l’argumentation fait facilement place à l'injure ; ou dans le meilleur des cas, le débat n'est qu'un concours d’égos. Les rapports entre les humains nous évoquent sans cesse la plus grande peur de notre époque : celle du rejet du groupe. On jalouse toujours celui qui est honoré, et on oublie d'admirer. Il y aurait-il du réconfort dans l'envie ou dans la colère ? Mai

Les clés du succès sur internet

Envie de devenir un dieu parmi les hommes ? Voici quelques clés pour devenir une sommité dans la sphère de l'influence. Suivre la tendance      Tu donneras à ton public ce qu'il veut selon ses humeurs et les tendances du moment. Pour capter l'attention de la majorité, il faut être consensuel et se fier aux mots-clés les plus recherchés, ainsi qu'aux hashtags et aux classements des publications les plus vues. C'est l'approche analytique.  Parler de tous les sujets     L'actualité révèle ce qui intéresse les gens, et non pas ce qui est vraiment important. Même si tu ne connais pas le sujet, tu pourras toujours indiquer que tu n'es pas un spécialiste, mais que le thème te passionne. Seul les chiffres comptent. C'est l'approche pragmatique. Susciter l'émotion      Les émotions les plus fortes et les plus communément partagées sont l' indignation (gouvernement, corruption, police etc..), la colère (violences, mensonges etc.), le désir (sexe, r

Derrière chaque moraliste, un grand coupable

Cette affirmation peut paraitre péremptoire, mais les exemples sont foisonnants.  Vu que seront ciblées des starlettes à l’égo fragile, on s’abstiendra de donner des noms. Mais qu’entend-on par « moraliste » ? Ici, il ne s’agit pas de Bossuet ou de Rousseau, mais de l’orgueilleux post-moderne   Celui-ci  s'est fait un métier de dire ce qui est bien ou ce qui est mal. Ivre de sa puissance médiatique, il noie son manque d'idées  dans des revendications tapageuses .  Par exemple, tenez  : - Ce journaliste de vingt ans, trop présent sur les réseaux, et qui est  obsédé par la souffrance animale. Ce monomaniaque  cherche évidemment à expier une culpabilité : celle d’avoir eu une relation adultère avec une femme mariée, et dont le mari l’apprenant se sera précipité au suicide ; - Dans un autre registre, ce vrai faux philosophe, garant auto-proclamé de la paix et de la justice, qui incite tout de même son gouvernement à réaliser cette aporie qu'est la "guerre humanitaire"

Le droit pénal de la colère

Apparemment, une majorité de Français souhaiterait le retour de la peine de mort. Pourtant, elle a été abolie en 1981 à la faveur d'arguments très forts avancés à l'Assemblée par le Ministre Badinter, hanté à jamais par l'exécution en 1972 d'un de ses clients : Roger Bontems.   Alors, en considération de la clameur pour le sang, je propose une politique pénale hautement moyenâgeuse qui en ravira plus d'un. Cette proposition s'appliquera pour les seuls cas de flagrance liés à des crimes crapuleux (traites des êtres humains, pédophilies, et homicides barbares, violences sur personnes vulnérables n'entrainant pas d'ITT), je propose une garde à vue de 48h visant à obtenir des informations pour démanteler le réseau criminel, ou pour susciter la compassion pour la victime. Le mis en cause sera interrogé en étant suspendu par les pieds. Chaque gifle judiciaire donnée par l'officier de police sera consignée dans le procès-verbal d'audition. Le reste du t

Visions d’un avenir désastreux

     « Aujourd'hui, on a dépassé Orwell et Huxley ».      Ces deux auteurs ont érigé des parangons de dystopies. George Orwell, né en 1903, a décrit une société fictive qui dévoie le sens des mots afin d’uniformiser la pensée et la mettre au service du gouvernant. Toute résistance est très sévèrement réprimée ; tandis qu’Aldous Huxley, né en 1894, a fait le récit d’une nation qui a définitivement renoncé à la procréation naturelle à fin de nivellement. Il décrit ainsi une nation qui met un point d’honneur à satisfaire immédiatement les désirs de chacun, car l’attente du plaisir serait source de frustrations, de colères et de tensions entre les hommes.       Ces deux oeuvres ont ceci de commun qu’elles semblent se dérouler en Grande-Bretagne. Intéressant quand on connait l'oeuvre de Sa Majesté dans l’avènement d’un marché commercial globalisé. Donc, deux visions du totalitarisme pour deux idéaux : le bonheur et la paix. Pour avoir lu le premier délectation (Orwell), et le second

Lecture

La lecture est une ouverture formidable sur le coeur des hommes. Chaque ouvrage crée un lien télépathique, métaphysique avec un auteur. Sans elle, nous ne pourrions saisir les cinq millénaires de contes et de philosophies. C'est alors un voyage imaginé dans les contrées des temps ancestraux, lorsque n'étaient point encore asséchés les fleuves élégance et de simplicité. C'est parfois invoquer en nous la présence d'un savant dont le voeu était d'éclairer ses contemporains. À ce titre, la lecture nous nourrit de sagesses, de révoltes, de récits enflammés, ou de romantisme ; tantôt pour flatter nos âmes sensibles à l'esthétique, tantôt pour initier l'érudition ou la conviction. La bonne lecture nait avant tout d'un désir, précédant une amorce enthousiaste jusqu'à la dernière page que l'on renferme d'un sentiment mélancolique, comme un "au-revoir" à son auteur.

Écriture

     Elle est l'extraordinaire aptitude de chacun à créer son propre monde. Elle exprime les passions des femmes et des hommes, les dégoûts, les rejets, mais rarement les voluptés.            Alors, l’écriture ne serait que l’instrument du névrosé qui souhaite extirper ses triturations, et même,  fort égoïstement, les faire subir aux autres ?  Disons qu’une âme noble aimera mieux partager son intelligence et son expérience. Car vécu qui ne profite qu’à soi n’a aucun sens.            En cela,  nous  serions tous des Atlas, et nul ne peut hausser les épaules, mais devons nous efforcer d’aider les autres à  se hisser sur celles du géant. Nous devrions délester l'autre de toute ou partie de la lourdeur de ce monde. Or, nous faisons qu'exagérer nos plus noires dispositions de l'esprit, d'autant plus lorsqu'elles sont nourries par les peines de notre chair, ou par l'âcreté ambiante. Mais pour l'âme, rien n’est plus exaltant que de bâtir, mot après mot, son pro