Le droit pénal de la colère
Apparemment, une majorité de Français souhaiterait le retour de la peine de mort. Pourtant, elle a été abolie en 1981 à la faveur d'arguments très forts avancés à l'Assemblée par le Ministre Badinter, hanté à jamais par l'exécution en 1972 d'un de ses clients : Roger Bontems. Alors, en considération de la clameur pour le sang, je propose une politique pénale hautement moyenâgeuse qui en ravira plus d'un. Cette proposition s'appliquera pour les seuls cas de flagrance liés à des crimes crapuleux (traites des êtres humains, pédophilies, et homicides barbares, violences sur personnes vulnérables n'entrainant pas d'ITT), je propose une garde à vue de 48h visant à obtenir des informations pour démanteler le réseau criminel, ou pour susciter la compassion pour la victime. Le mis en cause sera interrogé en étant suspendu par les pieds. Chaque gifle judiciaire donnée par l'officier de police sera consignée dans le procès-verbal d'audition. Le reste du temps, le justiciable sera encellulé sous une lumière vive perpétuelle. Un avocat pourra intervenir à la 47ème heure de garde-à-vue pendant une durée de 10 minutes (tel est déjà factuellement le cas pour les comparutions préalables). Après comparution devant le tribunal criminel, et après examen attentif du dossier, le juge unique pourra prononcer une peine alternative à la réclusion criminelle à perpétuité : l'exil du criminel en Guyane. Pour répondre aux exigences du droit international humanitaire, cette peine serait qualifiée de "mesure d'éloignement et de réinsertion active en territoire d'outre-mer". Rien de telle qu'une appellation technocratique pour rendre la fermeté sympathique. Mais encore, le trajet du félon se déroulera sur un navire qui ressemblera à un bateau de croisière, mais il s'agira d'une véritable galère. Avec trois citrons pour éviter le scorbut, le parcours du criminel entre Le Havre et Cayenne s'effectuera à la rame avec ce double objectif : limiter le bilan carbone de la peine et affuter le physique du néo-forçat. Avec l'expérience de l'effort durant un jeûne prolongé, le détenu se trouvera dans de parfaites dispositions pour casser des cailloux, ou pour creuser des cavités et contribuer à améliorer les infrastructures d'une collectivité trop longtemps laissée à l'abandon.
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