Un regard froid dans la fournaise
Que fait qu’un humain est effrayé par un autre ? Sa taille, son poids, son pouvoir ? Prenons Madame Z. Cette jeune trentenaire, une brunette légèrement rondelette, comparait devant une cour d’assises pour « homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans ». Autrement dit, elle est accusée d’avoir tué son bébé. Imaginez-la le jour de son procès, arrivant stoïque sur le banc des accusés, gardant quelques instants la tête baissée, et gigotant un peu pour s’assurer qu’elle est bien assise. Puis elle lève le nez et une seule rotation du muscle sterno-cléido-mastoïdien laisse apparaitre un visage pâle mais remarquablement bien fait, un mélange de Diam’s et de Naomi Watts. Ce visage offre aussi à percevoir des yeux clairs, très clairs, si clairs qu’on ne saurait dire s’ils sont bleus ou verts. Mais tout instinct maternel semble avoir déserté ces deux beaux globes d’émeraude qui sont désormais des orbes de glace. Et ce regard, tracé d’une ligne parfaitement droite, est renfrogné,