Mes excuses à Elon Musk ; ou le panégyrique d'un contrit

Après une diatribe plus salée que les quatre mers, je souhaitais présenter mes plus âpres regrets à Elon Musk (ainsi qu’à toute sa très sainte et très digne communauté). 

Il y a peu, j’eus le tort d’affubler Monsieur Musk de vilains quolibets ; « d'infâme » et de « coquin », de « rat musqué », « d'animal sans pattes », de « vigoureux flibustier », de « saltimbanque de clocher », « d’amuseur de cabaret », de « pontife du boniment », et également de « serpent vertébré », de « drôle », de «  subtil colimaçon », de « fumier chimiquement pur », de « semi-lapin de garenne », de « fils de pute à la mode », de « galante de la finance », « d’eunuque des hôtes de ces bois », « d'ultime chien maigre devant l’Éternel »... 

Aussi reprocherais-je à Elon Musk d’être le sodomite des petits porteurs. Mais si l’Autiste lumineux manipule les cours des cryptopièces (et plus récemment le cours de l’action de Twitter), c’est pour amasser des liquidités et réinvestir dans des projets toujours plus grands. En atteste sa revente avec profit de Paypal pour créer Tesla. Puis en passant, une belle leçon de vie est donnée aux boursicoteurs filoutés : il n’y a pas d’argent facile ; et pour changer le monde comme Elon, il faut, comme Elon, un QI à quatre chiffres. Alors chacun chez soi, et les cochons seront bien gardés. Et en contemplation de son projet de tourisme spatial pour détenteurs de cartes Visa Palladium et autres amateurs de prostituées ostéopathes, je reprochais aussi à l’honorable Musk la sombre vanité de ses ambitions. Mais ce céleste dessein consiste en un double plan d'évasion en réalité : échapper d'une part à un monde médiocre ; et fuir, d'autre part, le souvenir d'une structure familiale cruelle et défaillante. Car Musk le prodige est avant tout Elon le déshérité. Né d’un père cruel, il est l’enfant pauvre d'un grand diamantaire. Pour l'anecdote, il ne recevra que 2 400 dollars pour s'exiler au Canada, et 28 000 autres pour réaliser son premier projet. Depuis, Elon Musk, tel Donald Trump et Marie Drucker, se fera tout seul. Et aux prises avec la tyrannie de son père, il est comme Hamlet. Harcelé par le spectre de son aïeul. Il est encore un Julien Sorel, battu par les siens car peu robuste et trop délicat ; ou bien un Wolfgang hanté par l’insatisfait et très rigide Leopold Mozart. 

Telle est la fibre qui anime le sieur Musk qui tente à présent de retrouver le paradis duquel il a été déchu. Et ne faisant pas grand cas de la Terre, c'est dans le Cosmos qu'il cherche sa mine de diamants. 

Tel est le destin d'Elon qui a choisi d'être fils de l’Infini, et le pillard des naïfs. Mais qu'importe. Elon Musk connait assez l’humain pour ne lui conférer quelconque indulgence.



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