Un simple désert de verdure
Je me déplace lentement dans un champ de plantes dont il m'est impossible de connaitre la moitié des variétés. Chaque pas au fond de mes chaussures montantes fait basculer le feuillage jonché par les fines gouttelettes de la rosée matinale. Ma battue solitaire est si exaltante que j'en oublierais que la marche est un déséquilibre permanent. Je suis au centre d'un champ de chlorophylle, source sublime de vie. J'en serais presque désolé de souiller la nature par ma seule présence. Toutefois, ce sillon est nécessaire à ce que je puisse rebrousser chemin et m'orienter vers ce doux chalet, pas plus grand que la taille d'un dé à coudre, mais dont le confort triomphe sur celui du moindre logis citadin. Je progresse vers la plaine. Les immenses Rocheuses sont derrière moi. Elles m'entourent et me protègent. Sous ma veste en treillis, je cache ma chemise à carreaux rouge et noire ; un habit d'une mode intemporelle qui est pourtant d'un coloris trop vif pour