Comment bien choisir son avocat ?
Comme diraient quelques plaisantins, si tu serres la main à un avocat, tu as intérêt à recompter tes doigts.
Certes, l'avocat est coûteux, mais blâmons plutôt le législateur, ce vilain lutin qui sort de son chaudron tragique des normes obscures et peu nécessaires, rendant omniprésent le risque judiciaire. Gardons seulement à l'esprit qu'un bon avocat peut vous faire débourser 3 000 pour vous faire gagner 30 000. Encore faut-il bien le choisir.
Explications.
1/ Optez pour un avocat qui connait son sujet
Si un avocat vous affirme savoir "tout faire", alors c'est à une chèvre à qui avez affaire. En ce sens, la pratique du droit pénal se marie mal avec celle du droit de la responsabilité médicale ; et la pratique du droit de la famille est à mille lieu du droit du travail. Vous n'iriez pas voir un podologue pour une méningite.
Donc veillez à ce que votre avocat ne soit pas de ceux qui surestiment leurs compétences. Il doit justifier d'une "dominante", par exemple : le droit civil, et plus spécifiquement le droit de la copropriété. Mieux encore, il peut faire apparaitre sur son en-tête un "certificat de spécialité" délivré par le Conseil national des barreaux. Ne soyez pas dupe.
2/ Préférez les avocats qui ont prêté serment depuis plus de 20 ans
Pour votre dossier, rien ne vaut un vieux de la vieille. Surtout pour les enjeux élevés. Mettez vos billes dans un avocat roublard, chevronné, consciencieux qui fréquente depuis longtemps les greffiers et les magistrats de la juridiction qui connaitront votre affaire. Rien n'est plus risible qu'un praticien qui peine à savoir comment enregistrer votre requête, ou bien qui est terrorisé à l'idée de plaider devant un magistrat qu'il ne connait pas.
Surtout, évitez les vingtenaires, et tous ceux qui ont prêté serment depuis moins de 5 ans. Vérifiez aussi le pedigree de l'avocat. Car, c'est bien joli d'avoir un diplôme d'une université parisienne, encore faut-il avoir l'expérience qui va avec. Assurez-vous donc que l'avocat ait à son actif davantage que son stage obligatoire en cabinet.
3/ Méfiez-vous des "avocats influenceurs" comme de la peste
Ne portez aucune foi envers les « avocats influceurs ». C'est-à-dire ceux qui publient absolument tout ce qu'ils font sur les réseaux. Cela va de leurs moments d'audience à leurs routines matinales. Pour ceux-là, soyez certains qu'ils passeront plus de temps à courir après le « like » qu’après le succès de affaire.
Quand un praticien rédige quotidiennement des "fiches pratiques" pour Instagram, qu'il se force à publier chaque jour pour générer du trafic, qu'il se vante de passer dans toutes les émissions du paysage audiovisuel français : ce n'est pas la respectabilité qu'il recherche, mais la célébrité. Alors votre dossier finira d'être bâclé, ou laissé à des stagiaires encore trop peu à l'aise.
Enfin, ces hyperactifs du net s'épuisent bêtement en restant suspendus à leurs téléphones ; ce qui les condamne à une hygiène de vie déplorable. L'avocat a en effet tendance à se négliger.
4/ Orientez-vous vers des avocats en bonne santé et bien organisés
La semaine de l'avocat est difficilement partagée entre rédactions de mémoires, appels interminables, et envois de dix kilos de courriers (au bas mot). Ainsi, à défaut d'une discipline de fer, votre avocat peut avoir tendance à vaciller.
Soyez alors attentif à ce qu'il n'ait pas le souffle court, le teint blême, ni des cernes de deux hectares, ni les joues trop creuses.
Par ailleurs, demandez-vous : Est-ce que sa voix vous agace ? Est-ce qu'il parle sereinement ? Pensez-vous qu'il parait être un bon plaideur ? Chaque détail compte. Le courant doit vite passer entre vous. Si le premier rendez-vous est payant, vous pouvez néanmoins vous faire une première opinion avec un contact préalable au téléphone. Sa réactivité par courriel est aussi un bon indicateur, tout comme le soin qu'il prend à vous répondre. S'il émerge par exemple à 23h, c'est signe qu'il est débordé. Passez donc votre chemin.
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