Calme

Comme entouré d’une membrane, je suis imperméable à la joie et à la peine. Me sentant comme dans les dernières heures du jour où j’ai expiré pour la première fois, plus rien ne me torture, ou ne m’inquiète. Est-ce là embrasser la maîtrise ? J’ai un plan pour tout et pour tout surmonter, ainsi qu’une explication pour chaque chose et pour chaque difficulté. Mon coeur ne bat plus en excès, et plus rien ne semble mériter ma peine. Je suis en mission. L’instrument de bien des causes. Les gens aux émotions irritantes et contagieuses restent à distance. Je m’intéresse à l’autre sans m’y intéresser, n’ayant qu’une acceptation intellectuelle de leurs tourments, et faisant échec à leur dessein de déverser sur moi leur mal-être ou de faire peser sur moi une part de leur fardeau. Le livre est mon refuge. L’ancestral est infiniment plus intéressant que le contemporain, et les mondes qu’il dépeint sont bien plus agréables que celui-ci, qu’il s’agisse de de l’enfer ou de champs de batailles. 

De courtes vacances donnent à la poitrine un calme plat et à la tête un flot de pensée stable et agréable. Comment conserver cet état ? À l’évidence,  en s’assurant le sommeil, en n’accordant du temps à l’autre que contre être rétribution en numéraire, en gratitude ou en respect ; travailler intensément et efficacement, sans perturbation, ni retard et garder du temps à soi, chaque jour, et n’espérer pas beaucoup des autres. Mieux vaut connaitre cet état distant que d’être ébouillanté avec la masse dans cette marmite des émotions qui asservissent. 

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