« Une bataille après l’autre » de Paul Thomas Anderson est une purge épouvantable
Extorsion de fonds
Comment soutirer 31 euros à un couple de jeunes intellos qui, d’habitude, ne va jamais au cinéma ? En sortant un film avec Paul Thomas Anderson à l’affiche.
On ne va plus au cinéma, car l’industrie est dégueulasse d’idéologie et de scénarios simplets pour des gens simplets.
Même les films les mieux réalisés ont le vice de se dire « engagés », demeurant toutefois de vastes torche-culs en guise de manifestes politiques.
Scénario AI generated
En cela, la dernière production de « PTA » est du véritable papier de verre.
Le film commence avec un gros plan sur le visage d’une femme misandre, croisement entre Grace Jones et Mike Tyson, qui marche d’un pas déterminé.
Ça sent le roussi.
Le mauvais présage se confirme quand elle se met, très longuement, à dicter un plan pour libérer des familles mexicaines d’un centre de rétention.
En fait, pourquoi pas.
Mais on pressent une arrivée massive des caricatures, dont les soldats américains à la solde d’un État fasciste, presque suprémaciste. État combattu par un groupuscule d’anarchistes ; en gros, un groupe d’adultes pas finis ayant comme idée politique de… détruire. En somme, une bonne synthèse de l’anarchisme. Ce groupe a aussi le mauvais goût de s’appeler « French 75 ». Comme écho à l’énorme mouvement démoniaque sorti des entrailles de Paris, ville du diable, ayant abouti à « Mai 68 ».
Ou l’histoire du péril rouge qui fait des ravages chez les enfants de classes aisées, tandis que les enfants vraiment défavorisés deviennent d’énormes droitards, seule idéologie qui les poussent à s'élever par la force de leur travail.
Prise d'otage au cinoche
Ainsi voit-on, à notre plus grand déplaisir, « Grace Tyson » (j’ai oublié son nom), décolonialiste née dans un palace, forcer un militaire à bander devant elle, malmener son copain très stupide et très mou (parce que « très blanc » ?) et abattre de sang froid un homme à terre et désarmé (afro descendant qui plus est !).
Le duo entre Grace Tyson et Di Caprio, interprétant son compagnon qui pose des bombes, est plus antipathique qu'un binôme qui se présente au Conseil de l'Ordre des avocats du barreau de Paris, ou qu'une députée et son suppléant à l'Assemblée nationale.
Mais, malheur à nous ! La presse, vendue au grand capital comme un lot de rouleaux de triple épaisseur avant un confinement, y voit plutôt la grande épopée émancipatrice d'une femme forte à la tête d'un "mouvement révolutionnaire", qui est plutôt un groupuscule terroriste, à qualifier comme tel lorsque son objet social est de poser des bombes et de braquer le peuple qu'il est censé défendre.
Suivre ses deux dégénérés est une souffrance, mais le respect pour le 7ème art implique de rester jusqu'à la fin, au moins dans l'espoir de les voir neutralisés par un commando de l'Armée de terre, ou en quartier d'isolement après avoir été appréhendés par un policier industrieux.
En somme, un film sur les névroses de notre temps (donnant un film névrosé et plaisant aux névrosés)
Paul Thomas Anderson, toutefois, n'est pas stupide ! C'est sciemment qu'ils nous montrent de vils gauchistes, tous dévorés par la maladie mentale. C'est d'autant plus visible quand Grace (qui s'appelle Perfidia, je viens de m'en rappeler) souffre que son corps réponde aux effets de la post-grossesse. Alors, elle fuit le foyer, après un discours adolescent et/ou sociopathique sur son refus des réalités sociales et naturelles, comme celui de devoir cesser ses activités illicites pour être une mère.
Et que la nature fait bien les choses ! Puisque la fille, délaissée par sa mère, se construira en exact opposition à elle. Plutôt que de se penser hors du système par orgueil, elle jouera le jeu du système, en étant une bonne élève et en pratiquant de prudentes activités extra-scolaires, dûment acceptées par la société.
Ceci sans jamais renoncer à sa force et à son tempérament. Qualités éprouvées par une vie de soins procurés à son père, benêt, alcoolique, solitaire et drogué jusqu'à l'os, que joue magnifiquement Leonardo Di Caprio, parce que c'est exactement ce qu'il est à la vie ! Pour cette raison, il est bien moins crédible quand il joue au père bienveillant...
C'est tout le génie d'un metteur en scène que de choisir un acteur, non pas sur la foi de son seul talent (et pour Leo, il est immense - et c'est bien ce qui le fait "tenir", malgré sa vie dissolue), mais pour ce qu'il est en réalité. C'est pourquoi, Leo est désormais condamné à interpréter de totaux losers, qui luttent contre une addiction, tout ayant une petite vibration héroïque qui les poussent parfois à l'action.
Ainsi, le personnage de Leo entreprend une fuite en avant pour secourir sa fille qui est menacée par, étrangement, des militaires avec un écusson "police". Symbole de ce que, dans l'esprit du réalisateur, les forces de l'ordre se fondent dans le même chaudron du totalitarisme...
Cependant, un bonne morale
Encore faut-il que la volonté d'agir soit mû par le bon instinct. Le perso de Di Caprio est un ignoble toxico et un adulte aux idées courtes, archétype de l'urbain qui se laisse aller... Mais allons droit au but, car ce billet est déjà trop long, et que je souffre de devoir me remémorer ce métrage : malgré ses troubles, il revient dans le droit chemin en accomplissant son rôle de père. Il voit un peu de lumière en exécutant ses obligations naturelles, et en oublie soudainement sa pipe à crack.
Voici le peu de satisfaction que nous procure ce film : voir un foutu dégénéré se recentrer sur son lien filial ; et ce, après qu'on l'ait suivi pendant 2 heures à fuir en avant au gré des courses poursuites, sauvé deux fois par Benicio Del Toro (puisqu'il fallait bien un hispanique qui crie des trucs en espagnol pour évoquer la révolution) à la faveur de deux deus ex machina.
La fin du film est prévisible et procédera du même effet, puisqu'on apprend que la mère fuyarde a laissé une lettre engagée à sa fille, et prétendument pleine d'amour maternel. Une mater ex machina.
Tout ceci sur fond de lutte contre des super-nazis de la haute société américaine, qui semblent tout à fait gouverner le pays.
Bref, ce film expose une société chaotique et parfaitement caricaturale, ou chaque individu, sauf la fille du duo foireux, est homicide, libidineux, drogué, incestueux, pourri jusqu'au dernier degré...
Après les géniaux Punch Drunk Love, There Will Be Blood, The Master et Phantom Thread, Paul Thomas Anderson s'est montré d'une grossièreté qui lui est méconnaissable.
Mais il reste un véritable artiste qui fait resplendir le vrai dans un monde insensé, ne s'empêchant de mettre à l'image de belles croix du Christ glorieux et une église catholique, séquence dans laquelle le bien et la vérité ont triomphés.
Et si la véritable ivresse était en Dieu et en sa vérité naturelle ?
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