Les 7 enseignements de la pandémie de COVID-19 que l'on ne retiendra absolument pas

On n'est pas encore sortis de la panade, mais lorsque sonnera l'heure de l'armistice sanitaire, et qu'un jour férié international sera consacré, surgira alors un monde euphorique qui retournera toutefois rapidement à ses turpitudes.

Voici les leçons que devrait intégrer l'humanité. Une bouteille à la mer.

1/ Rien n'est acquis

Tu as eu beau passer des diplômes, prendre le temps de bâtir une carrière et t'être payé la collection Höstkvall d'Ikéa pour paraitre "complet", tout peut instantanément s'écrouler parce que tu as touché la mauvaise barre de métro, au moment moment. 

2/ Les gens ont une hygiène déplorable

Si vivre selon ses propres maximes peut-être une bonne chose, se laver les paluches seulement au réveil est un crime. On est tous exposés à l'indifférence coupable de son prochain ; qu'il s'agisse de la poissonnière qui tousse sans se couvrir le goulot, ou du zozo qui s'envoie un bouillon de chauve-souris à 10 000km de chez toi.

3/ Le "sans-frontièrisme" est une aberration 

En temps de paix, on a eu tendance à oublier l'utilité de la frontière : empêcher une menace extérieure de mettre en péril les intérêts de la nation. Comme le nuage de Tchernobyl, on croyait que le Corona n'allait pas dépasser les Ardennes. Mais dès lors que l'Etat craint moins une pandémie qui décima l'Est-Asiatique que les institutions financières, il y a comme un problème...

4/ Les responsables doivent être sanctionnés

Dans le meilleur des mondes, la Chine serait sanctionnée économiquement, et perdrait tous ses contrats. La Russie se fait souvent étriller pour moins que ça, mais il faut dire que celle-ci ne fournit pas au monde une main d'oeuvre de gosses de 5 ans qui bossent pour des miches de pain.

5/ La communauté scientifique est chaotique

Pendant que nos ainés tombaient par milliers, les scienteux se comportaient comme des boutiquiers raillant la concurrence. Plus prompts à publier des pre-prints, les blouses blanches étaient infoutues de dépasser leurs appartenances à des groupes privés pour rechercher une cohésion mondiale. De grands soumis et d'immenses orgueilleux.

6/ Tout sujet peut faire l'objet d'un clivage

Quand bien même la science s'est décrédibilisée à la faveur de guerres d'égos, on ne peut faire de questions scientifiques des questions politiques. Donc, exit les opinions de la presse généraliste et des sophistes de l'opposition, car la recherche est l'affaire de spécialistes. Comble de la démence, la question du traitement contre le virus a faillie être traitée selon le nombre de "likes".

7/ Sauver les entreprises est leur seule priorité

Après le krach de mars 2020, les sociétés cotées en bourse se portent très bien en 2021, merci de demander. Les banques centrales ont veillé au grain, et les ménages se sont rués vers une consommation boulimique. Pourquoi donc épargner quand on sait que demain tout peut s'arrêter ? La crise économique de l'après-COVID n'aura peut-être pas lieu. Et encore heureux vu qu'on est gouvernés par des comptables et des cadres en finance internationale. Les pouvoirs économiques publics (lapsus fait lors de la frappe) ont donc souvent fait état de "mesures de soutien à l'économie". La moindre allocution, la moindre déclaration semblait adressée aux multinationales, et marginalement aux commerces de proximité, si tant est qu'ils aient en amont veillé à houspiller le gouvernement (à l'image des bibliothécaires). Mais pas un mot pour les plus démunis. Pas un mot pour ceux qui jonglent entre des enfants à charge et un emploi payé une misère.

Voilà un florilège de la logique occidentale contemporaine, avec un petit aperçu de ce qu'est la solidarité à la française dans un asile à ciel ouvert, où chaque faits et gestes sont dictés par l'émotion.