L’extrême centrisme, plus qu’une théorie, une réalité
Je prends le pari que dans quelques temps, le vocable « extrême-centre » entrera dans le champ lexical de la politique.
Cette expression, popularisée par le puissant Alain Deneault, désigne le rejet de toute radicalité, de toute idéologie et de toute déviance d’un certain système de valeurs. Mais de quel système parle-t-on ?
Celui qui repose sur 3 piliers :
- le productivisme : la création de richesses doit être illimitée pour que chacun puisse (éventuellement) subsister paisiblement
- les libertés économiques : fonder un commerce selon son bon vouloir, échanger sans entrave à l’international, ou bien se proposer en salariat au plus offrant
- le désengagement de l’État : l’État ne doit assurer qu’un minimum de missions, et ce dans des domaines très spécifiques (la sécurité intérieure, l’état civil, l’armée, la santé - du moins autant que faire ce peut). En effet, l’État ne peut pas tout faire car 1/ les finances publiques sont dans un piteux état, donc son action est limitée, et 2/ nous sommes dans une société de femmes et d’hommes libres, dépositaires de l’héritage révolutionnaire, et tout obstacle aux libertés serait un communisme.
Voici l'obsession aliénante du mou, du fade, du médiocre qui se borne à traiter de « cons » tous ceux qui pensent différemment. Cocasse quand on prône la modération. Sa litote réside dans le fameux « rejeter les extrémismes de tous bords ». Il défend mordicus un système perfectible, sans daigner produire une seule proposition, ni un seul contre-argument. Son esprit atrophié par de trop nombreuses heures sur les réseaux ne saurait produire quoique ce soit d'ailleurs...
L’extrême centriste est un simplet qui se plait à recracher les éléments de la langage de ses chroniqueurs favoris, lesquels pérorent sur les « grands médias », moyennant de mirifiques émoluments.
Ce que régurgite l’extrême centriste relève de la totale inanité. Par exemple, selon lui, le productivisme est le seul système qui fonctionne. Pourquoi ? Parce que c’est le seul qu’il n’ait jamais connu. Cependant, hors de question pour lui de revenir sur ses acquis. Son orgueil est inversement proportionnel à sa culture. Lire un livre d’histoire ou de sciences-politiques serait prendre le risque d’être bousculé dans quelques croyances. En ce sens, l’extreme centriste se présente comme un esprit libre, mais il est le premier à vouer une véritable adoration pour des personnalités médiatisées. Telle est la figure de l’élite auto-proclamée : un fanatique de la prédation et un produit dégénéré de son milieu social, incapable de raisonner par-delà ses privilèges de naissance.
L’extrême centriste est donc un radical de plus.
Heureux de sa situation, il est complètement aveugle aux souffrances de l’autre. Quand il voit des enseignants, des soignants, des ouvriers manifester, ce ne sont pour lui que des crétins finis : Comment osent-ils remettre en cause l’autorité de ceux qui ont réussi ? Ceux qui nous dirigent ont beaucoup d’argent et de diplômes, donc contester leurs décisions est insupportable.
L’extrême-centriste aime la télévision : il y voit des laiderons qui lui ressemblent. Il voit des journalistes qui sont des hommes-serpillères, et dont le plan de carrière est de récurer les cuvettes d'un grand lieu de pouvoir. Cela va sans dire, l’écran que l'extrémiste consomme bien trop projette ce qu’il est : un laquais en puissance qui rêve d’une grandeur qui surpasse son intellect. Certains affirment même vouloir diriger l’ONU. Or, ils ne seraient rien de plus qu’une tâche dans le caleçon du stagiaire au Programme pour le développement.
Tout compte fait, le seul intérêt de ces individus consisterait à nourrir la science d’une espèce d’humains dont l’état naturel est de ramper. Cherchant à survivre en léchant des écorces, ils sont les véritables hommes-chenilles, et sans eux The Human Centipede n’aurait pu exister. Et ça, c'est plutôt pas mal.
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