Histoire vraie d’un moment soudain de découragement
Un jour quelconque d’automne, serré par ma cravate et par ma chemise, je me trouvai assis sur une table d’écolier. Me voici rajeuni de vingt ans. Il était 13h. L’examen de plaidoirie devait commencer. Je compris qu’une chose était certaine : l’été était terminé. Les coups de foudre n’ont désormais cours qu’aux intestins ; et le souffle court ne fût plus causé par des ébats - mais par la crainte d’une épreuve à laquelle personne n’est vra iment préparé, s’agissant d’examiner un dossier en trois heures et de le plaider ensuite. 13h01. Le maigre discernement qui était le mien tentait d’imaginer tous les scénarios possibles. Mon instinct s’efforçait de visualiser le jury et ma posture face à eux. Allais-je rédiger tout mon discours, au risque de livrer une lecture sans âme ? O u me risquerais-je à improviser, quitte à graillonner des blancs hésitants ? 13h02. Docilement assis, je contemplai le rouge dominant de la salle d’enseignem ent ( la couleur de notre sang que boira l’in